Le Grand Prix scientifique 2015 de la Fondation Simone et Cino del Duca (275 000 euros) sur le thème de la relativité générale a été déderné conjointement à Patrice Hello (CNRS/IN2P3, Université Paris Sud) pour ses recherches en astronomie gravitationnelle grâce au réseau LIGO-Virgo et à Guy Perrin (Observatoire de Paris/LESIA) pour son projet d’étude d’un trou noir grâce à l’instrument GRAVITY.
Né en 1964, Patrice Hello est ancien élève de l’École normale supérieure de Saint Cloud, agrégé de physique et docteur en astrophysique et techniques spatiales de l’Université Paris Sud. Il est l’un des membres historiques de la collaboration Virgo qui a construit près de Pise en Italie un interféromètre géant dédié à la détection des ondes gravitationnelles. Il a quantifié les spécifications de l’interféromètre et participé au premier document de proposition d’expérience auprès du CNRS et de l’INFN (Istituto Nazionale di Fisica Nucleare). Plus tard, il s’est consacré à l’exploitation astrophysique des premières données de Virgo et des détecteurs américains LIGO. Il s’est plus particulièrement intéressé aux "bursts" d’onde gravitationnelle (signaux émis par les effondrements gravitationnels par exemple) et est devenu coordinateur du groupe "bursts" de la collaboration Virgo (de 1997 à 2007) puis du groupe LIGO-Virgo (2007-2010). Patrice Hello dirige l’équipe Virgo du LAL (Laboratoire de l’accélérateur linéaire, Orsay) depuis 2011. Toute l’équipe se prépare désormais aux prochaines prises de données avec les versions avancées de Virgo et LIGO (aLIGO et Advanced Virgo) et aux premières détections directes d’ondes gravitationnelles.
Prédites théoriquement il y a cent ans dans le cadre de la relativité générale, les ondes gravitationnelles sont traquées depuis cinquante ans par les expérimentateurs. Ces infimes variations de la métrique de l’espace-temps sont produites par des événements astrophysiques cataclysmiques: effondrement d’étoile, formation de trou noir ou coalescence d’objets compacts. Ces ondes peuvent être directement détectées en utilisant un interféromètre de Michelson extrêmement sensible tels que LIGO et Virgo. Après 15 années de construction et de mise au point, ces détecteurs kilométriques ont atteint leur sensibilité nominale et délivré leurs premiers résultats astrophysiques. Les équipes impliquées mettent en œuvre la nouvelle génération, dix fois plus sensible, qui sera opérationnelle à l’horizon 2015 et qui devrait marquer le début de l’astronomie gravitationnelle.